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Association Rurale du Village de Tiguert n'drar BP : 21 - 19 032 - Commune de HARBIL - Daïra de GUENZET - Wilaya de SETIF - Agrément N° 01/2009 du 03/01/2009

Histoire

témoignage de TAHI Bachir

 

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ZI Smaïl vient de nous quitter, laissant un grand vide clairement sensible et durable dans la vie de notre Village Tiguertnadrar, perceptible et présent dans le cœur de toutes nos familles. Il nous aura manqué en ce jour de Mouloud Ennabaoui Esharif où nos pensées lui ont été consacrées dans nos prières à ALLAH pour qu’il lui réserve l’accueil dédié par lui aux Justes.

 Instant où notre Foi est soumise à rude épreuve pendant ce douloureux moment où la tristesse, malgré nos efforts pour la contenir, l’emporte sur la sérénité, en attendant que le temps de l’apaisement, qu’ALLAH le Tout Puissant nous a accordé dans sa grande miséricorde, survienne et nous remette de notre émotion.  

Tiguertnadrar qui lui était particulièrement Chère et pour laquelle il s’était dévoué, comme d’autres frères, corps et âme. Pas un événement, pas une réunion, pas un devoir, ne pouvait lui échapper ni se dérouler sans qu’il n’y soit.
Depuis des années déjà, son nom figurait en bonne place dans l’article consacré
A  l’« Historique du Mouvement Associatif de Tiguertnadrar »  où ses actions étaient omniprésentes tout au long de cette période reprise dans le récit. Une période qui comme le disait le titre de cet article s’étalait   « depuis 70 ans et quelques siècles ».
Extraits :  
                    -    « …La collecte de fonds était  confiée et  animée entre autres par FERKOUL Mouloud (Smail)….
      -    « …L’aspect réalisation a été pris à bras le corps par une équipe mémorable, tandis que Smail FERKOUL était chargé du transport d’Alger à Thigherth n’dhrar de l’équipe qui profitait des week-ends pour apporter leur pierre à l’édifice sacré, engrangeant des milliers de kilomètres à leur actif, et autant de Hassanates in cha ALLAH….»
 
Avec un minimum de scolarisation il a su bâtir grâce à une soif d’apprendre, de faire, d’être utile, un socle de connaissances que beaucoup de personnes bien lettrées lui envieraient. Une sorte d’intellectuel autodidacte, pas toujours évalué à la valeur méritée qui était la sienne, phénomène accentué par sa modestie, sa réserve, sa discrétion, son calme, sa retenue, en même temps que son franc-parler qui dévoile toute sa droiture, son intégrité et son courage.
Ne se démontant jamais, ne se laissant convaincre ni conseiller par  aucune rancœur, pas même dans l’adversité la plus déstabilisante, car Zi Smaïl était profondément habité par les seules valeurs de tolérance, de convivialité, de générosité et d’hospitalité.
Et en parlant de courage, celui dont il a fait preuve pour lutter contre les injustices coloniales est sans aucun doute celui qui est le plus parlant, un courage qui a rempli sa vie et ses espoirs, prêt à se sacrifier pour le triomphe de ses valeurs et de la  cause patriotique nationale.
Bio – Express
Ferkoul Mouloud, dit Smaïl est né le 08 Février 1932 à Tiguertnadrar, harbil.
Après des rudiments scolaires acquis auprès de Si H’midi à l’Ecole de Tijet, c’est en vacant à de menus travaux de cultures vivrières qu’il a pris conscience de la souffrance et de l’absence total d’horizon pour tout le peuple Algérien verrouillé par le pouvoir colonial. Il tenta sa chance en France et y travaillera de 1950 à 1953 dans les usines Citroën à Paris, où il fut confronté à la dure réalité de l’émigration et son impact social sur nos compatriotes. Ayant fait le tour de la question, il en tirera des conclusions et décide de retourner au village.
C’est à partir de ce constat amer que naquit sa conscience patriotique, persuadé qu’il fallait, perdu pour perdu, militer par tous les moyens pour mettre fin à un statut social dévastateur. Ne s’arrêtant pas à de simples constatations il entreprit sur le terrain de se lancer dans des actions militantes. En qualité de responsable il a œuvré pour agrandir les rangs des combattants de la lutte de libération en sensibilisant les jeunes de la région pour qu’ils défendent leur dignité, comme il a accompli un travail d’agent de liaison entre les premiers Moudjahiddines dans les djebels et la population civile, assurant en même temps une fonction d’approvisionnement logistique en nourritures, médicaments et divers facilités.
Il faut savoir que grâce à lui des vies de Moudjahiddines furent sauvées suite à la demande d’aide médicale formulée par le responsable des maquisards, dont certains éléments furent blessés lors d’un accrochage avec l’armée française. Zi Smaïl, devant l’urgence de la situation a eu un réflexe salutaire. En effet il décida de contacter Malika Gaïd qui était infirmière à l’époque pour lui demander de l’accompagner dans le maquis pour soigner les éléments blessésMalika, sans hésiter a répondu Présente, et a rejoint le groupe de Moudjahiddines avec instruments et médicaments.  L’état des blessés nécessita sa présence plusieurs jours durant. Dés lors il n’était plus question pour elle de revenir à son poste de travail, dans l’impossibilité qu’elle était de justifier ces journées d’absence. En plus de la probabilité d’être dénoncée à l’autorité coloniale. Elle décida alors de s’engager définitivement dans la lutte de libération et la suite de son destin est connue de tous.
Par ailleurs Zi Smaïl ouvrit une épicerie qui servait plus de relais de liaison que d’une source de revenu.
La situation sécuritaire devenant dangereuse, notamment après la déclaration de zone interdite qui touchait notre village, Zi Smaïl prit la décision de fausser compagnie à l’armée française et s’installa précairement à Alger. Il réussi à trouver un poste de travail dans une unité de maintenance à Rouiba, et ce, jusqu’en 64, date à laquelle il s’installa à son compte comme Taxi, puis choisit à la faveur d’une opération de recrutement de rejoindre les structures de l’Hôpital Mustapha jusqu’à sa retraite.
La méconnaissance de son parcours par beaucoup d’entre nous est indéniablement due à sa grande Modestie.
Il laisse une grande famille à qui il a su inculquer les comportements que l’on doit à toute bonne éducation.
 
Il a eu une vie remplie, une mission sociale, familiale et patriotique bien accomplie, de quoi lui valoir auprès d’ALLAH sa clémence, tous auront prié Allah pour qu’il le gratifie de son insigne et suprême récompense accordée à ceux d’entre nous qui partiront avec une conscience tranquille, l’Entrée dans son Vaste Paradis, El Djenna El Khadra 
 
Sans titre
 
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